À mes yeux, la création ne se limite pas à l’écriture ou à une autre forme artistique en particulier. Elle circule dans tous les gestes du quotidien. Écrire un texte, tracer un dessin, tricoter une maille, jouer quelques notes au piano, préparer une confiture de petits fruits, aménager un jardin ou soigner une plante d’intérieur : tout cela procède du même élan.
Je crois que l’art naît d’abord du désir de traquer la beauté, d’inventer une forme, de faire surgir ce qui n’existait pas encore, ou pas sous cette forme. Tout a peut-être déjà été écrit, dit, dessiné, peint ou cuisiné, mais jamais par moi.
L’art est partout : dans la manière de décorer une pièce, d’assembler des couleurs ou d’improviser une recette. Il se glisse aussi dans les imprévus auxquels on se prête volontiers et dans ces accidents heureux qui transforment l’anodin en feuilles d’or.
Cet art, qui ne cloisonne pas mais qui relie, est celui qui me nourrit. C’est un art qui refuse de dresser des frontières entre littérature et cuisine, entre tricot et dessin, entre jardinage et musique. Parce que tout est expression, tout est mouvement, tout est trace. Et c’est dans cette circulation fluide et indisciplinée que je trouve ma liberté.

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