Un matin, la voisine a baissé la vitre de sa voiture, le visage illuminé, et m’a dit : « Merci mille fois pour ces fleurs, pour ces paysages que tu crées et que je contemple chaque matin en partant, et chaque soir en rentrant du travail. C’est comme vivre près d’un jardin botanique ! »
Jamais je n’oublierai ces paroles. Elles m’ont rappelé pourquoi, depuis l’enfance, je bêche, je transplante, je sème, je taille, je prends soin de la terre : pour offrir de la beauté.
C’est ce que j’aime du jardinage : il permet de semer la beauté autour de soi, sans avoir besoin de mots. Une beauté offerte au regard, accessible à tous. Une beauté qui émeut, qui nous ancre dans le présent, et nous ramène au lien profond qui nous unit à la nature.
L’écriture, elle, touche autrement. Elle fait naître des mondes, creuse les émotions. Mais elle passe par la langue, et parfois, la langue se dresse comme une frontière. Tandis qu’un jardin, lui, s’offre à tous, sans condition ni barrière.

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