Sophie-Luce Morin

Écrivaine

Tu m’appelles Amalia

« Selon mes cal­culs, cela ferait au moins six mil­lions quar­ante-huit mille sec­on­des que je macère ici ; cent mille huit cents min­utes que j’ai per­du la tête ; mille six cent qua­tre-vingts heures à ne voir qu’une image floue de moi-même — car il n’y a pas de sur­faces réfléchissantes, hormis les fenêtres, dans cette pièce. Soix­ante-dix jours à boire et à manger dans de la vais­selle de plas­tique. Bien sûr, ces cal­culs sont approx­i­mat­ifs : il n’y a pas de cal­en­dri­er ni même d’horloge ici. Si je sais à peu près où me situer dans le temps, c’est grâce au jour­nal que je tiens depuis que mes blessures se sont résor­bées. »

Com­ment Jeanne Rivard s’est-elle retrou­vée dans cette cham­bre, auprès de cet homme qui pré­tend être son père et qui l’appelle Amalia ? Les sou­venirs épars qui remon­tent à la sur­face ne con­cor­dent en rien avec ce que cet incon­nu lui racon­te du passé.

Tout au long de ce thriller psy­chologique red­outable­ment effi­cace, la jeune fille tente d’échapper à son ravis­seur. Et puisqu’il faut bien meubler les longues heures passées enfer­mée avec elle-même, elle écrit. Mais traque-t-elle les bons sou­venirs ? Et si elle n’avait plus toute sa tête ? N’entend-elle pas des voix ?

Il suf­fit de peu, par­fois, pour que la fic­tion prenne le pas sur le réel.

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