Sophie-Luce Morin vit en Estrie, entourée de son héros, de la forêt et de ses livres. Elle raffole du chocolat, parle aux plantes, cherche inlassablement le mot juste et peut dire une bonne douzaine de niaiseries par jour. Passionnée de jardinage et de musique, elle cultive l’harmonie comme on cultive un jardin : avec patience, écoute et émerveillement. Formée en littérature, en psychologie et en éthique, elle écrit des histoires depuis qu’elle sait tenir un crayon. Elle croit au pouvoir des mots pour semer du sens… et parfois un peu de résistance.
Photo © Catherine Trudeau, 2025
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Tu m’appelles Amalia
« Selon mes calculs, cela ferait au moins six millions quarante-huit mille secondes que je macère ici ; cent mille huit cents minutes que j’ai perdu la tête ; mille six cent quatre-vingts heures à ne voir qu’une image floue de moi-même — car il n’y a pas de surfaces réfléchissantes, hormis les fenêtres, dans cette pièce. Soixante-dix jours à boire et à manger dans de la vaisselle de plastique. Bien sûr, ces calculs sont approximatifs : il n’y a pas de calendrier ni même d’horloge ici. Si je sais à peu près où me situer dans le temps, c’est grâce au journal que je tiens depuis que mes blessures se sont résorbées. »
Comment Jeanne Rivard s’est-elle retrouvée dans cette chambre, auprès de cet homme qui prétend être son père et qui l’appelle Amalia ? Les souvenirs épars qui remontent à la surface ne concordent en rien avec ce que cet inconnu lui raconte du passé.
Tout au long de ce thriller psychologique redoutablement efficace, la jeune fille tente d’échapper à son ravisseur. Et puisqu’il faut bien meubler les longues heures passées enfermée avec elle-même, elle écrit. Mais traque-t-elle les bons souvenirs ? Et si elle n’avait plus toute sa tête ? N’entend-elle pas des voix ?
Il suffit de peu, parfois, pour que la fiction prenne le pas sur le réel.
Mes publications
Mes réflexions…
L’Adieu au bateau
Ce qu’on attend d’un livre, c’est exactement ce que Johanne Fournier nous offre : un espace à soi dans son histoire à elle. Un lieu silencieux où nos propres pertes trouvent enfin un écho, où la douleur peut se déposer sans fard.
Dans le silence de l’hiver
Le silence de l’hiver enveloppe le lac, la forêt, ma maison. Il étouffe le tumulte du monde, ravive les souvenirs ou appelle les rêves, peut-être.
Cette beauté nous sauvera
Dans ce silence de novembre, ta voix portée par le vent, ta main effleurant mon épaule, et tes mots : cette beauté nous sauvera.
La lente victoire du corps sur la douleur
Les victoires durables se tissent dans la constance et la persévérance. La nature nous le rappelle sans cesse : sous la neige, tout semble au repos, mais la vie veille, obstinée. Comme le ruisseau qui poursuit sa route sous la glace, ou ces feuilles de chêne qui résistent jusqu’à la…
La magie de Noël… deux mois à l’avance !
Cette semaine, j’ai eu l’impression que la ville s’était réveillée dans un autre monde. La veille encore, les vitrines regorgeaient de sorcières, de citrouilles, de toiles d’araignées et de petits monstres en plastique. Le lendemain, Halloween s’était évanouie, balayée par la neige artificielle, les sapins enguirlandés, les angelus et les…
Sur fond de noir, la lumière se fait plus vive
L’art établit un dialogue silencieux entre l’ombre et la lumière, entre la tristesse et la joie. Et dans cet échange, il arrive qu’on trouve enfin l’apaisement.
Petit oiseau de toutes les couleurs
Nous oublions parfois que protéger la nature, c’est aussi nous protéger nous-mêmes. C’est préserver la beauté, la lumière des matins clairs, le bruissement du vent dans les arbres et le chant des oiseaux. Agir tout de suite plutôt qu’attendre, c’est offrir à nos enfants l’espoir. C’est leur dire qu’on se…
L’apaisement dans l’ordinaire du jour
Nous vivons à un rythme qui laisse peu de place à la lenteur, et pourtant, il existe une forme de bonheur qui ne peut advenir que par notre attention au moment présent. Un bonheur que rien ne peut acheter : la contemplation, qui nous invite à regarder autrement, à nous arrêter…
Mon jardin intérieur
Mon bouquet est un jardin intérieur, qui n’obéit pas aux cycles naturels des saisons ; un lieu où rien ne fane et où tout recommence sans fin. Chaque fois que je le regarderai, je repenserai aux doux souvenirs qui s’y rattachent.
Mono no aware ou la fidélité à l’instant
Chaque automne, les feuillus fleurissent à leur manière. Pendant quelques semaines à peine, ils s’enflamment de rouge, d’or et d’ocre, avant de laisser tomber leurs feuilles, emportées au gré du vent. La lumière devient plus douce, les journées plus courtes. On sent venir la fin, et c’est justement ce qui…
Tout recommence, même ce qui s’éteint
Le bourdon ne luttait plus. Il s’enfonçait doucement dans la fleur mouchetée, comme pour s’y dissoudre, en laissant derrière lui ce qui lui restait d’énergie et de chaleur. Autour de lui, le jardin bruissait encore. Les feuilles craquaient sous le vent, la lumière dansait sur les tiges, indifférente et bienveillante…
Entre le dessin et l’écriture : un même élan
J’ai commencé par l’oiseau, puis par la fleur jaune. Le reste s’est déployé peu à peu, comme si tout s’était, inconsciemment, déjà mis en place dès le premier trait. J’aime les couleurs vibrantes, cette impression que l’été est encore là… peut-être.
Le jardin d’Élana
Quand je marche entre les arbres, quand je m’arrête près du petit pont ou au détour d’une plate-bande, j’ai l’impression d’entrer dans une histoire plus grande que moi. Et dans cette histoire, Élana est là, gardienne silencieuse, offrant son visage au soleil, à la pluie, aux saisons qui passent et…
Comme une rivière qui jaillit entre les pierres
Je n’avais aucun plan, aucune certitude quand j’ai commencé à tracer les lignes de cette œuvre. J’ai simplement laissé les couleurs s’avancer les unes vers les autres, se rencontrer, se contredire parfois, et le mouvement est né de lui-même. Le cuivre, l’ocre et l’orangé ont pris racine comme une terre…
Accorder mon souffle à celui du monde
Mes livres sont habités par cette conviction : on peut trouver de la beauté dans ce qui se brise comme dans ce qui se noue, dans les revers comme dans les victoires, dans les aurores comme dans les crépuscules.
Êtes-vous otrovert.e ?
On connaît les introvertis, tournés vers l’intérieur. On connaît les extravertis, qui s’épanouissent au cœur du groupe. Mais le psychiatre renommé Rami Kaminski propose un troisième terme : les otroverts. Il désigne ces personnes qui, même entourées et appréciées, ne se sentent jamais totalement à leur place dans un groupe.
Une illustration inspirée des romans feel good japonais
Entre deux lectures plus ardues, j’aime me laisser porter par des romans qui apaisent et réconfortent. « Le restaurant de l’amour retrouvé », par exemple, est tout à fait le genre de livre qui m’aident à ralentir après m’être cassé la tête pour mon cours d’éthique. On y savoure le parfum d’un…
L’art est partout !
L’art naît d’abord du désir de traquer la beauté, d’inventer une forme, de faire surgir ce qui n’existait pas encore, ou pas sous cette forme. Tout a peut-être déjà été écrit, dit, dessiné, peint ou cuisiné, mais jamais par moi.
Un bouquet surprise !
Ce bouquet n’était pas prévu. En retirant le tuteur, j’ai accidentellement cassé plusieurs tiges de la plante. Me voilà donc avec ces dahlias flamboyants dans un vase. J’ai eu la chance d’en saisir l’éclat sous le soleil du midi ! Toutes les fleurs ne se prêtent pas aux bouquets, mais celles-ci,…
Une fleur pour redonner le sourire…
Les anémones japonaises illuminent le jardin en ce moment, avec leur rose éclatant et leur cœur doré. Une vraie touche de bonheur, surtout à cette saison où la lumière se fait plus feutrée. Parfois, il suffit d’une fleur pour me redonner le sourire.
Un feu d’artifice floral
Alors que le rythme ralentit et que les couleurs commencent à se faner, l’hibiscus déploie un dernier feu d’artifice floral, comme s’il voulait graver sa présence dans la mémoire du jardin.
La résistance des fleurs
La nature nous abrite, nous nourrit, nous élève. Aimons-la, protégeons-la.
Une touche de gaieté dans ma vie !
Avec cette première violette achetée un peu par dépit, j’ai découvert une compagne fidèle, qui ajoute une touche de gaieté dans ma vie en fleurissant sans relâche, et me rappelle que la joie se cultive, elle aussi, jour après jour.
La nature parle une langue familière
La nature parle une langue qui m’est familière. Dans la patience des arbres, leur résilience ou la fragilité d’une fleur, j’ai trouvé des réponses introuvables ailleurs. Et en tant qu’écrivaine, c’est vers ce lieu que j’aime conduire mes lecteurs.
Dans les fissures de la pierre
Dans les fissures de la pierre, la vie creuse ses refuges. Les lichens tissent leurs colonies patientes, orange et gris, mais c’est ce bleu qui retient mon regard. Un bleu presque céleste, comme si un éclat de ciel s’était accroché au minéral.
Et si nos mots fabriquaient l’avenir ?
Chaque jour, les mêmes mots reviennent, comme un refrain obsédant : crise climatique, effondrement de la biodiversité, tensions sociales. Les prédictions du pire s’infiltrent dans nos conversations, dans nos écrans, nos écrans et nos imaginaires. Mais je me demande si, à force de marteler l’inéluctable, nous ne finissons pas par nourrir…
Nos zones d’ombre
Chaque saison, à chaque heure du jour, offre au jardin une lumière différente. Ce matin, le soleil, dissimulé derrière les arbres, projetait leurs ombres effilées sur l’herbe encore fraîche.
Je n’écris pas vite
Je l’ai déjà dit : je n’écris pas vite. Parce qu’écrire me prend tout : ce que je suis, ce que je ne suis pas, ce que je rêve encore de devenir. Écrire me prend mes jours, mes nuits. Mon présent, mon passé, mon futur. Mes certitudes, mes silences, mes…
Des mots qui réparent
Dans le vacarme du monde, je choisis d’écrire pour apaiser. Il m’arrive souvent de vouloir publier mes réflexions sur l’actualité, mes avis sur la politique, mes élans de colère ou de découragement devant certaines nouvelles. Les mots me viennent vite, prêts à se jeter sur la page. Mais, presque toujours,…
Chercher ce qui nous manque
On passe parfois sa vie à chercher ce qui nous manque. On se compare, on court, on rêve d’ailleurs, on croit qu’il faut toujours plus pour être comblé. Et puis, un jour, on s’arrête, et on regarde.
Un jardin est un lieu sacré
Un jardin est un lieu sacré, où le temps existe autrement. Chacun a sa couleur propre, son langage. Mais chaque visiteur y trace un chemin qui n’appartient qu’à lui. Mercredi dernier, j’ai eu le bonheur de visiter les jardins de la Seigneurie de l’île d’Orléans. L’un des plus beaux que…
Viens donc t’asseoir avec moi sur le quai
Viens donc t’asseoir avec moi sur le quai. On peut parler. Ou se taire. Mais je t’en prie… lâche ton cell. Le monde peut attendre.
Une chevelure en délire posée sur un épi
J’ai reçu cette liatris d’un voisin, il y a quelques années. Depuis, elle revient à chaque saison, fidèle. Éclatante, fière et légèrement impertinente, elle pousse droite, tendue vers le ciel comme un point d’exclamation jeté au cœur du fouillis.
Un désordre apparent
Si je fais des plans quand j’écris, je n’en fais aucun quand je jardine. Je plante comme on jette des couleurs sur une toile trop sage : aux coups de cœur. Je n’aime pas les rangées, mais le désordre qui donne du relief au paysage. Il me faut du vif, du…
Puiser le bonheur au quotidien
« Le bonheur est dans le calme, les choses ordinaires. Une table, une chaise, un livre et le pétale tombant d’une rose. » — Virginia Woolf Il y a des jours où une simple fleur, posée sur le coin d’une table, suffit à nous redonner le sourire. Comme un éclat de joie…
Créer de la beauté autour de soi
« Chaque geste de beauté offert au monde est un baume posé sur ton âme. » [librement inspiré d’Alice Walker] Je repensais à cette phrase ce matin, en arrosant mes fleurs. Créer de la beauté autour de soi, cela peut être aussi simple que de remettre un peu d’ordre dans la maison,…
L’invisible qui nous tient debout
Sur une marguerite échevelée, une syrphe aux ailes de fée butine, alliée discrète du vivant. L’œil distrait ne remarque pas sa présence. Et pourtant, tout repose sur des insectes comme elle : ils butinent, brassent la terre, transportent le pollen et nourrissent le vivant. Leur labeur ne fait pas de bruit,…
Choisir avec soin
Je l’ai choisi avec soin, cet Hydrangea macrophylla aux pompons rose tendre, peut-être un Endless Summer, à moins que ce ne soit Bouquet Rose. Qu’importe, je l’adore. Je l’ai planté à un endroit précis du jardin, pour pouvoir l’apercevoir depuis la cuisine, le salon, mon bureau, et même la chambre.…
Une fleur s’épanouit
Une fleur s’épanouit, et bien souvent, on ne la voit pas. On passe à côté, pris dans le tumulte, le bruit et les choses à faire. Mais si l’on savait tout ce qu’il faut pour qu’elle s’ouvre : la lumière qui réchauffe et caresse, l’eau qui abreuve et murmure, la terre…
Un sanctuaire tissé de vert
Ce sanctuaire tissé de vert, de lumière, de sons et d’odeurs, c’est mon jardin. Je m’y recueille, j’y écris. J’en prends soin comme d’un être aimé. Et lui, en retour, m’enseigne la patience, l’attention et l’écoute. Il m’invite au silence, à la lenteur, au présent. Il n’est pas de lieu…
Quand plus rien ne semble faire sens
Quand ça ne va pas, quand plus rien ne semble faire sens, quand tu te sens seul au milieu du vacarme du monde : trouve ton arbre. Pose ta main sur son tronc. Enlace-le. Laisse ton regard glisser lentement jusqu’à sa cime. Écoute le bruissement de ses feuilles : on l’entend parfois,…
Gertrude
Je vous présente Gertrude, une roche ancienne, un peu râleuse mais pleine de sagesse. Elle vit ici depuis quelques milliers d’années, j’en suis certaine. Elle n’a pas bougé d’un centimètre, mais elle en a vu passer, du monde : des écureuils pressés, des oiseaux amoureux, des ados bruyants, des philosophes en…
Mon jardin enveloppé de brume
Ce matin, le jardin s’est enveloppé de brume. Tout semble ralenti, feutré, comme suspendu dans le temps ou dans un autre monde. Les couleurs ressortent à peine, comme si elles retenaient leur souffle. Et pourtant, dans cette lumière tamisée, se déploie une douceur particulière, une invitation au chuchotement, à l’écoute,…
Le plus beau moment de la journée
Debout depuis cinq heures, mon café déposé sur la petite table, j’écris, lentement, dans le silence relatif du matin. La pluie d’hier a laissé la pelouse trempée. Le jardin respire. Tout semble plus vert, plus vivant. Benoîtes, narcisses, primevères et lilas sont déjà fanés. Les pavots ont pris la relève,…
Un souffle de grâce qui appelle l’inspiration
Le matin s’installe doucement. La lumière feutrée traverse la canopée en longs traits obliques. Les oiseaux chantent à qui mieux-mieux. Je les vois passer d’un arbre à l’autre, ailes battantes, comme s’ils saluaient le jour. Il y a dans l’air une paix rare, un souffle de grâce qui appelle l’inspiration.…
La mère parfaite
« Existe-t-il une seule mère au monde qui ne pense pas avoir fait quelque chose de mal à son enfant, qui n’a pas besoin de pardon ? » (Vigdis Hjorth, “Mère est-elle morte”) Cette phrase m’a happée, parce qu’elle touche à quelque chose d’essentiel, mais rarement nommé : la complexité du lien entre…
Ne pas presser le silence
Aujourd’hui, je n’ai rien écrit. Ou peut-être que si. J’ai parcouru mon jardin, obnubilée par mes azalées en feu. Les cœurs saignants, penchés comme en prière, semblaient me murmurer : « Ne presse pas le silence. Tout est parfait ainsi. » Alors je me suis tue. J’ai laissé la lumière danser sur le…
Le jardin donne et reprend
Chaque année, mon petit lilas sur tige m’offre une floraison abondante. Son parfum envahit l’air, attirant papillons et autres insectes butineurs. Le spectacle dure deux semaines, tout au plus. Parfois, il m’offre le cadeau d’une seconde floraison, plus discrète, et jamais aussi éclatante. Ce petit lilas me rappelle que la…
Et soudain, tout devient réel
Et soudain, tout devient réel. Ce n’est pas juste une boîte de livres. C’est une boîte de courage, de nuits blanches, de doutes ravalés en silence et de persévérance. C’est aussi, et surtout, une boîte de liberté. J’ai choisi l’autoédition par conviction. Parce que je voulais que « Tu m’appelles Amalia »…
La pluie tambourine depuis des jours
La pluie tambourine depuis des jours. Elle détrempe les jardins et ruine les plans. On se plaint, on soupire, on réclame le soleil comme une délivrance. De la fenêtre de mon bureau, à l’abri du vent et du froid, je regarde la pluie tracer des sillons sur les vitres. Et…
La chance que j’ai de vivre ici
Chaque jour, je mesure la chance que j’ai de vivre ici.Loin du bruit, loin des agendas pleins, loin de la performance. Il y a ce petit lac, en face, qui appelle au calme.Et ce silence, tissé de bruissements, qui m’invite aussi à ralentir.Parfois, une aile frôle l’eau. Le vent fait…
Je cours dans la forêt
Je cours dans la forêt pour me rapprocher de la rumeur du ruisseau, de ce qui pousse en silence, des herbes folles dansant au vent et des échos d’oiseaux se répondant d’un arbre à l’autre. Je cours dans les sentier caillouteux pour me rappeler que la beauté est là, offerte,…
Confidences littéraires
Je choisis mes livres comme je choisis les personnes qui m’entourent : parce qu’ils m’attirent, m’intriguent ou me touchent d’une manière que je ne saurais tout à fait expliquer. Je sais désormais que même une lecture décevante peut me conduire vers celle qui me transformera. Et qu’un livre qui ne…
L’équilibre est mouvance
Il devait être un peu plus de huit heures. Le souffle encore rythmé par ma course matinale dans le parc, je me suis arrêtée, saisie par la lumière douce qui glissait entre les feuillages. Devant moi, ce champ de fougères, dressées comme des promesses et, derrière elles, une talle de…
À la rencontre de la brume
Ce matin, la brume enveloppait tout. Depuis la maison, le paysage semblait silencieux, figé, encore endormi. Et puis j’ai ouvert la porte, et le tumulte m’a saisie. Les oiseaux chantaient à gorge déployée. Le ruisseau grondait, ivre des pluies tombées ces derniers jours. Tout vibrait. Tout vivait. Cette immobilité feutrée…
On ne s’aime jamais vraiment
On ne s’aime jamais vraiment. Ou pas assez. Ou pas comme on le devrait. On passe des années à se comparer, à se trouver des défauts, des travers.Trop ceci, pas assez cela. L’autre est toujours plus : plus belle, plus intelligente, plus assurée. On scrute. On juge. On rumine des riens…
Certaines amitiés meurent sans éclat
Certaines amitiés meurent sans éclat. Pas de dispute. Pas de drame. Comme un fil qui casse, sans bruit. Nos messages restent sans réponse. Et la chaise, au petit café où l’on se donnait rendez-vous, demeure inoccupée. On essaie de ne plus y penser, bien sûr. De se dire que c’est…
Ce que le vieil arbre m’a soufflé
Il n’est plus droit, ni flamboyant. Son écorce est crevassée, et son cœur, partiellement creux. Mais il tient encore fièrement debout, et tout ce qui l’entoure pousse en paix. Les jeunes arbres profitent de l’ombre qu’il dispense. Les oiseaux se posent sans crainte sur ses branches sèches. Et moi, je…
Quand les mots échouent
Il y a des jours où les mots nous échappent. On sent l’agitation monter sans en connaître la cause, sans même parvenir à la nommer. Tout reste confus, brouillé. La nature devient alors un refuge, capable d’apaiser ce qui trouble notre quiétude. Le calme d’un ruisseau suffit parfois à apaiser…
Tout est à sa place
Il est à peine cinq heures. J’ouvre la fenêtre ou la porte-patio, selon l’humeur du matin, et j’écoute : le petit ruisseau qui coule à deux pas de là ; les oiseaux qui se répondent d’un nid à l’autre ; le colibri, fidèle, qui butine ; et, au loin, le martèlement du pic-bois. Pas…
C’était la fête des Mères
C’était la fête des Mères, dimanche dernier. À cette occasion, j’ai eu envie de vous partager les réflexions et questionnements qui m’habitent depuis quelque temps à propos de mon rôle de maman d’enfants devenus adultes, pour qui le temps est venu de trouver une autre façon d’aimer. Ça n’est pas…
Il faut être fort pour vivre
Il faut être fort pour vivre. Mais pas fort comme on l’entend souvent. Il ne s’agit pas de la force qui écrase, brise, impose ou fait taire, mais d’une force tranquille. Une force qui plie sans rompre, qui résiste aux séismes et qui encaisse sans céder. Une force qui s’élève…
Chaque jour commence avec au moins une possibilité
Chaque jour commence avec au moins une possibilité. Même dans les matins les plus ternes, quand la fatigue nous alourdit et que le quotidien paraît pesant, il existe toujours une chance d’apercevoir une lumière. Souvent, ce n’est presque rien : le sourire d’un passant, un rayon de soleil entre deux averses,…
Une nouvelle venue au jardin
J’ai cherché cette variété de primevère pendant longtemps. Et c’est à Saint-Raymond-de-Portneuf que je l’ai enfin dénichée ! Comme toutes les primevères, elle affectionne les endroits plutôt ombragés. Du soleil, oui, mais pas direct. C’est l’une des premières à fleurir au printemps… et l’une des dernières à nous saluer, à l’automne.…
Au détour d’un sentier
Au détour d’un sentier, l’écriture me convie. Comme les racines tortueuses d’un arbre,Mes mots creusent, cherchent une vérité enfouie.Ils grattent le sol jonché d’épines et de feuilles mortes. La terre a soif.L’encre l’abreuve. L’encre me nourrit. Je deviens arbre. Je suis arbre.Mon corps se pare d’écorce.Mes mots bruissent comme les…
Être mamie
Être mamie, c’est conjuguer l’amour dans un autre temps.Un temps qui accueille sans presser.Un temps qu’on voudrait éternel. Être mamie, c’est savoir que tout passe trop vite,que les jours filent comme des rivières impossibles à retenir. C’est accepter que remonte à la surface nos manques de maman,ces gestes qu’on aurait…
Chaque arbre est un veilleur silencieux
Chaque arbre est un veilleur silencieux,un fragment de mystère enraciné dans la terre. On croit souvent que nous dominons le vivant.Mais il suffit de croiser un vieil arbrepour sentir que c’est lui qui nous porte.
Besoin de bouger
Hier, pendant ma sortie en forêt, je me suis rappelée que, pour écrire, j’ai besoin de marcher. De bouger. De respirer l’odeur de la terre. Tout autour, la forêt vibrait doucement, me ramenant à l’oreille le bruissement d’une conversation ancienne entre les arbres. Le vent glissait entre les branches, faisant…
Troquer des orchidées pour des violettes
Le désavantage de vivre entourée d’arbres — et peut-être le seul, finalement — c’est que la canopée empêche la lumière du soleil de pénétrer à l’intérieur des murs de ma maison, malgré la fenestration abondante. Ce manque de lumière affecte mes plantes, surtout les orchidées. Elles ont commencé à flétrir,…
L’enfance ne nous quitte jamais vraiment
Quand les enfants sont là, la maison se transforme. Le lit devient un carré de pelouse qui n’attend que la nappe. Personne n’est oublié, ni le chien en peluche, ni les poupées. Tous partagent leur repas bien sagement, endimanchés. Et je m’arrête, émerveillée par cette manière qu’ont les enfants de…
Toute mon œuvre tourne autour d’un manque
Je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite.Mais aujourd’hui, je le sais : toute mon œuvre tourne autour d’un manque. Un vide laissé par une présence fuyante.Une absence fondatrice. Mon père s’est enlevé la vie il y a plus de vingt-cinq ans.Le choc a été si grand que je…
Pour toutes celles et ceux que la littérature a sauvés
Il y a quelques jours, je vous racontais que j’ai dédié « Tu m’appelles Amalia » à toutes les petites filles qui cherchent leur père. Mais je l’ai aussi dédié à toutes celles et ceux que la littérature a sauvés.Parce que j’en fais partie. La littérature m’a nourrie de rêves.Elle m’a offert…
À toutes les petites filles qui cherchent leur père
J’ai dédié Tu m’appelles Amalia à toutes les petites filles qui cherchent leur père. À celles pour qui l’absence laisse un vide qu’aucune réponse ne vient combler. À celles qui grandissent avec des questions trop graves pour leur âge. Tu m’appelles Amalia, c’est l’histoire de la perte, du manque et…
Je relis, je rature, je recommence
Je n’écris pas vite.Je relis, je rature, je recommence.Je replace une virgule, puis je l’enlève, puis je la remets, puis…Chaque page me regarde avec un sourcil levé.Même à deux doigts de l’impression, je trouve le mot de trop.Ou le mot qui manque… Créer, pour moi, c’est accepter que rien ne…
Jardiner, c’est renoncer au contrôle
Jardiner, c’est renoncer au contrôle. Rien n’y pousse exactement comme on l’avait imaginé. La pluie tombe trop fort, le soleil se fait attendre, les limaces s’invitent sans y être conviées. Mais c’est dans ce désordre même que surgit la beauté. L’écriture aussi dérange nos plans, déjoue nos attentes. Il faut…
L’arbre déraciné
Je suis restée longtemps devant cet arbre déraciné. Il s’offrait à mon regard, vulnérable, silencieux, comme une prière muette. J’étais fascinée. Ses racines enchevêtrées dessinaient une structure complexe, presque sacrée. Une œuvre patiemment tissée, au fil des décennies, dans l’obscurité du sol. Je me suis dit qu’on ne voit jamais…
Jamais trop tard
Il n’est jamais trop tard pour apprendre. Jamais trop tard pour rêver, pour croire encore en son potentiel. J’ai repris le chemin de l’université à un âge où l’on s’attend souvent à ce qu’on se fasse discrète. À cet âge où l’on nous souffle à demi-mot qu’on a fait notre…
Un jardin pour offrir de la beauté sans condition
Un matin, la voisine a baissé la vitre de sa voiture, le visage illuminé, et m’a dit : « Merci mille fois pour ces fleurs, pour ces paysages que tu crées et que je contemple chaque matin en partant, et chaque soir en rentrant du travail. C’est comme vivre près d’un jardin…
Et si le printemps portait un peu d’automne en lui ?
En mai, les couleurs du paysage se confondent. Le vert tendre s’accorde à l’ocre. Le doré s’invite dans les jeunes feuillages. Les bourgeons hésitent, encore frileux, comme s’ils portaient en eux la mémoire de l’automne. En marchant hier soir, j’ai regardé le paysage, et j’ai douté. Était-ce le printemps qui…
Ici, réside la beauté
Il y a les arbres tombés, les souches rongées, et les mousses qui reprennent doucement possession du bois. Il y a l’eau qui glisse entre les pierres, inlassablement, et la lumière pâle et diffuse qui effleure les choses sans vouloir s’imposer. Ici, rien ne presse. Tout appartient au mouvement lent…
Vide-tête
Je les appelle mes vide-tête. Ce sont des dessins spontanés, nés, pour la plupart, sans intention précise, sinon celle de délester mon esprit. Quand je prends un crayon et que je trace des lignes, je n’ai pas d’idée arrêtée de ce que je vais réaliser. Les formes surgissent d’elles-mêmes, les couleurs s’invitent au hasard et, peu à peu, un motif se déploie sous mes yeux. Ma démarche ressemble à celle d’un sculpteur découvrant une forme insoupçonnée au cœur de la pierre qu’il façonne.
J’écris avant tout, mais j’ai toujours aimé dessiner, au point d’avoir décroché un diplôme en dessin de mode, ce que peu de gens savent ! J’expose mes vide-tête sur cette page parce qu’ils représentent une autre facette de ma créativité et qu’ils font partie intégrante de ma démarche artistique multidisciplinaire. À côté de l’écriture et du dessin, j’aime aussi créer des jardins, tricoter, cultiver des plantes d’intérieur, jouer du piano, et tutti quanti. Toutes ces pratiques procèdent d’un même élan : vivre de façon créative, chercher la beauté dans le quotidien et faire de l’art une manière d’habiter le monde.
Dessiner m’offre un espace pour évoluer en toute liberté : ici, je n’ai rien à prouver, rien à finaliser. Si je ne sais pas comment terminer un dessin, je le laisse en suspens et j’y reviens quand le cœur m’en dit.
Contrairement à l’écriture, qui exige de ma part rigueur et structure, le vide-tête m’autorise l’imperfection, le tâtonnement, l’exploration sans autre but que celui d’y trouver du plaisir. Avec le temps, j’ai compris que ces dessins ne sont pas que de simples passe-temps. Ils sont des miroirs silencieux de mon état intérieur, des instantanés de mes humeurs du moment.
En les partageant ici, je veux rappeler que la créativité ne se limite pas à des projets finis ou à des œuvres abouties. Elle réside aussi dans ces parenthèses où l’on se permet de se perdre pour mieux se retrouver.
Si l’intérêt est au rendez-vous, peut-être qu’un jour je proposerai mes vide-tête en tirages limités, pour celles et ceux qui souhaiteraient emporter un fragment de mon univers à la maison. Encadrées, ces illustrations offrent une présence douce et singulière.
Événements à venir
dimanche 9 novembre 2025, de 11 h à 17 h
Lecture – Rejaillir libres
Une activité organisée dans le cadre du Festival Gens de parole.
J’aurai le plaisir de participer au collectif de poésie Rejaillir libres, un projet franco-québécois réunissant 25 poètes du Québec et 25 poètes de France, publié en coédition avec les Éditions Manifeste (France). Dans ce cadre, une lecture collective des poètes québécois participants est organisée.
Quand ? Le dimanche 9 novembre 2025, de 11 h à 17 h
Où ? Centre d’art de Sainte-Rose, à Laval
Une activité spéciale pour rendre hommage aux enseignantes marquantes de nos parcours scolaires. s’y tiendra également. J’y lirai un texte, à 12 h.
Cette journée d’activités sera une belle occasion d’honorer celles et ceux qui ont influencé nos destins, d’échanger autour de la poésie et de partager notre passion commune pour les mots.
Je vendrai également mes livres sur place, pour celles et ceux qui souhaitent repartir avec un peu de lecture.
Au plaisir de vous y rencontrer et de partager ce moment où les mots rapprochent les êtres.
Adresse :
Centre d’art de Sainte-Rose
214, boulevard Sainte-Rose, Laval (Québec) H7L 1L6
dimanche 30 novembre 2025, de 10 h à 17 h
Marché de Noël des Créatifs de Shefford
Le 30 novembre 2025, de 10 h à 17 h, je serai aussi présente au Marché de Noël organisé par le groupe Les Créatifs de Shefford, avec mes livres, mes sourires et l’envie de vous rencontrer !
Venez faire le plein de chaleur, de belles découvertes et d’idées-cadeaux locales dans une ambiance festive et lumineuse.
Je vous y attends nombreux !
Adresse :
Centre multifonctionnel de Shefford
5, rue Laurette-Bellefleur, Shefford (Québec)
samedi 13 décembre 2025, de 10 h à 16 h
Salon clandestin – Marché de Noël
Je serai au Marché de Noël avec une belle gang d’autrices et d’auteurs passionnés, le samedi 13 décembre 2025 de 10 h à 16 h, avec mes livres et le cœur en fête !
J’aurai grand plaisir à vous y rencontrer, à jaser un peu et à dédicacer vos exemplaires.
Merci à Steve Anderson pour la coordination de cet événement annuel, auquel nous vous attendons nombreux !
Adresse :
4, route Sainte-Anne Ouest, Yamachiche (Québec) G0X 3L0

















































